Pascal : tout est possible !
J’ai appris à 42 ans que j’étais atteint d’une sclérose en plaques. Cela a été le début d’un parcours atypique.
Très fortement sensibilisé à la proximité des échéances de la maladie, j’ai décidé d’amplifier mon activité professionnelle dans l’espoir de mettre ma famille à l’abri des soucis financiers.
Après 4 années de travail ponctuées d’une poussée toutes les 8 semaines, mon objectif est réalisé, mais la maladie me paralyse alors totalement. Grabataire au point d’être devenu un adulte dans un corps de nouveau-né, le corps médical ne laisse aucun espoir à mon épouse, à tel point que lors d’une embolie pulmonaire, le diagnostic vital est engagé : horizon, 1 semaine !
Néanmoins, je défie les pires pronostics, et après une bataille acharnée, j’entame difficilement une rééducation dans le seul but de renverser cette descente aux enfers.
L’objectif du seul neuro-rééducateur qui a bien voulu que j’intègre son centre ? Me permettre de réaliser mes transferts : du lit au fauteuil roulant, et du fauteuil roulant au lit.
8 mois plus tard, déjouant les diagnostics médicaux, je suis redevenu autonome et j’ai retrouvé la plus grande partie de mes facultés intellectuelles. Commence alors pour moi le difficile réapprentissage de la plupart de mes fonctions vitales.
Si des séquelles neurologiques internes persistent toujours, si les douleurs ne m’ont pas encore laissé en paix, je poursuis toujours mon chemin de guérison. Aujourd’hui, je peux même faire illusion quelques heures devant des personnes qui ne me connaissent pas.
Devant ce parcours, je suis obnubilé depuis plusieurs années par une question toute simple : “Pourquoi moi et certains cas isolés, et pas d’autres ?”.
Mon expérience, les nombreuses personnes que j’ai pu rencontrer au cours de ces années, et la vulgarisation des résultats récents de recherches des neuroscientifiques, m’ont poussé à approfondir tous les sujets concernant les maladies qui surgissent au cours d’une vie, qu’elles soient dites d’origine neurologique, chronique, auto-immune, … toutes ces maladies déclenchées par le cerveau.
Bien évidemment, je ne connais pas le cocktail magique qui pourrait conduire à la guérison. Il appartient à chacun d’utiliser ses ressources les plus profondes au cours d’un parcours personnel qui lui appartient.
En revanche, quels que soient le courage, la volonté, la ténacité, …, tout ce qui en somme constitue le minimum syndical que doit posséder chaque personne atteinte d’une telle maladie, j’ai pu identifier des constantes qu’il est absolument nécessaire d’assimiler. Lorsqu’elles ne le sont pas, force est de constater que le chemin est rendu singulièrement plus compliqué qu’il ne peut l’être déjà.
Comme beaucoup, sollicité par mon entourage et par le personnel médical, j’ai écrit mon histoire. Comme certains, j’ai offert mes droits d’auteur à une association. Mais j’ai cherché surtout à faire plus, sans rechercher systématiquement le sensationnel ou les actions d’éclat :
Entouré de bénévoles, j’ai participé à la création d’une association : “Mission Guérison”. Notre objectif est de contribuer à redonner espoir à toutes les personnes atteintes d’une grave maladie et à leurs aidants. Et bien évidemment, diffuser le plus largement possible ces constantes sous un thème central simple :
“Tout est possible. Sois acteur de ta guérison ! C’est ta mission”.